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La porte entrouverte PDF Imprimer Envoyer
Patrimoine en danger
Écrit par Gaëtan Juillard   
Dimanche, 24 Février 2008 14:17

Les découvertes réalisés dans le sud du pays (province de Zamora-Chinchipe) par les membres de l'accord entre l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), de Francem et l'Institut National du Patrimoine Culturel (INPC) sont, à n'en pas douter, les plus importantes de ces dernières années dans l'archéologie de la région. Le complexe culturel Mayo-Chinchipe, découvert dans le canton Palanda, a été daté entre 4895 et 3920 avant le présent. Ceci confirme sa contemporanéité avec les premières phases de la célèbre culture Valdivia, située sur le littoral équatorien. Valdivia est considérée comme une des premières cultures agro-orfèvres du continent. Le gisement de Santa Ana -La Florida est sans aucun doute le site le mieux étudié de cette nouvelle culture précolombienne. Parmi les découvertes les plus importantes réalisées sur le site se trouvent des bols et des mortiers de pierre polie et souvent gravée. Son art lapidaire inclut des figures antropomorphes, des "perles" des plaquettes et des nodules de turquoise richement décorés d'une iconographie symbolique. En céramique, les bouteilles à anses en étrier apparaissent pour la première fois sur le continent, ainsi que les "boîtes de llipta". La présence de coquillages et d'escargots de mer en provenance des eaux chaudes du Pacifique. La complexité sociale apparente des anciens habitants du bassin du Mayo-Chinchipe oblige à repenser les origines des cultures andines et amazoniennes du continent. Il s'agit d'un héritage culturel de l'humanité. Il doit être étudié, protégé et diffusé.

Néanmoins, l'archéologie ne fait pas uniquement référence au passé des peuples. Si les autorités municipales de Palanda et les autres acteurs culturels, comprenaient que les biens du patrimoine sont la meilleure VALEUR AJOUTÉE que possède une région pour le développement du tourisme écologique culturel, elles se rendraient peut-être compte de l'énorme possibilité dont elles disposent pour créer d'immenses revenus pour l'ensemble de la région. Si elles comprenaient que la création de petites entreprises de tourisme communautaire, écologique et culturel est une tendance importante dans le monde entier et que c'est grâce à elles que se génèrent annuellement des millions de dollars qui bénéficient les régions marginalisées de tous les pays... Mais il n'en est pas ainsi, l'avenir du seul site connu de la période du Formatif Archaïque dans toute l'Amazonie occidentale importe peu la mairie de Palanda. La myopie politique lui empêche de voir la transcendance de ce que signifie être le foyer d'une des cultures mère de la région andine et amazonienne.

À Palanda, une porte qui permet l'accès à l'origine de l'identité de la nation équatorienne est entrouverte. Elle permet de connaître la racine des peuples de l'Amazonie et des Andes. La porte est sur le point de se fermer et d'être enterrée de nouveau, peut-être pour toujours. C'est aussi simple que cela, et il ne se sera rien passé. Ce sera une salle de plus à rajouter au "Musée perdu" de la Culture équatorienne et du patrimoine mondiale qui s'évapore par indolence. Il ne nous reste plus, à nous citoyens, qu'à défendre nos racines, protéger nos origines et avoir l'occasion de connaître notre Culture; pour cela, nous devons obliger les autorités locales et nationales à agir avec efficacité et changer ce triste état de faits.

Lire l'article dans El Comercio

Mise à jour le Mercredi, 16 Septembre 2009 09:16
 

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