Écrit par Eduardo Almeida Reyes
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Mercredi, 13 Juin 2012 10:22 |
Cofanes : Bilan de Journée de Coopération pour le Développement dans l'ethnie Cofán 17 et 18 novembre 2006
CONTENU
- INTRODUCTION
- LES A'I, OU COFANES
- COOPÉRATION POUR LE DÉVELOPPEMENT. DE QUI POUR QUI ?
- LA VALEUR DE LA DIFFÉRENCE
- INDIGÈNES ET CITOYENS
- CONCLUSIONS
1. INTRODUCTION
En 2001, l'Université du Pays Basque a ouvert une formation doctorale en Équateur appelée "Esthétique Valeurs et Cultures", programme adressé aux professionnels des sciences humaines, de l'anthropologie, l'art et l'architecture. À ce jour, il fait état de 89 participants -dont l'auteur, archéologue et professeur de l'Université Technique Équinoxiale de Quito-, répartis sur trois promotions.
En termes d'organisation universitaire, ce cursus a eu lieu en plusieurs étapes. La première année a été marquée par sept modules portant sur les Arts et l'Esthétique, la Philosophie Morale, la Philosophie Politique, l'Anthropologie Sociale et les systèmes d'Information. Cette étape du programme exigeait la rédaction de trois rapports en vue de sa validation. La deuxième année s'est plutôt axée sur la recherche et le développement d'un projet de thèse évalué par un tuteur. Une fois cette étape terminée, les doctorants étaient tenus de présenter leur projet de thèse devant un jury conformé par des professeurs de la UPV. Cette instance du cours, -que nous avons validée-, nous a automatiquement permis d'obtenir un DEA (Diplôme d'Études Avancées), et de progresser dans l'inscription en thèse doctorale au Département de Philosophie des Valeurs et d'Anthropologie Sociale. Mon plan de thèse -"Analyse critique de la proposition indigène de création de l'État Multinational en Équateur"-, fut approuvé le 7 juillet 2006 ; nous avons soutenu la thèse en novembre 2009.
La recherche de la thèse a trait à un problème contemporain qui touche de nombreux pays, sur presque tous les continents. La conformation des sociétés actuelles est définie par une population diverse, aussi bien d'un point de vue ethnique que linguistique et culturel. Dans des pays comme l'Équateur, les peuples indigènes réclament non seulement la reconnaissance de leur identité, mais ont aussi demandé la création d'un État Plurinational, aspiration qui a été exaucée suite à l'approbation par référendum de la Constitution Politique de 2008. Ces revendications à caractère ethnique et politique ont été manifestées ailleurs dans le monde, occasionnant ainsi de violents conflits.
Du fait du contexte socio-économique dans lequel se trouvent ces sociétés, la réapparition des valeurs d'origine ethnique s'explique par divers facteurs ; parmi eux, le niveau de pauvreté, de marginalité, et le manque de facilités en vue du développement humain. Il est indéniable que tout au long de l'histoire de l'Équateur, la population indigène a supporté les indices les plus élevés de marginalité, d'analphabétisme et d'inexistence d'infrastructure de base. La revalorisation de ses origines ancestrales l'a transformée en un acteur politique actif. Au-delà de leurs revendications de classe, la société nationale et l'État dans l'ensemble, doivent assurer les conditions afin que l'Équateur se structure sous la forme d'une société pluriculturelle, éduquée et unie face aux objectifs visant le développement, dans un monde de plus en plus interconnecté et globalisé.
Dans le contexte de ce programme doctoral, l'UPV / EHU, m'a accordé une bourse afin de mener une recherche de 3 mois, que j'ai effectuée à partir du 1er octobre 2006 à San Sebastián (en Espagne), au Siège de l' Université du Pays Basque. Ce contexte et le contact des professeurs du Département d'Anthropologie -Kepa Fernández de Larrinoa en particulier-, m'ont permis d'assister aux "I Journées de Coopération au Développement, radio culture et développement humain", réalisées à Vitoria, entre les 17 et 18 novembre. Il faut signaler que j'ai participé à ce colloque en tant qu'auditeur libre, raison pour laquelle l'engagement de présenter l'essai suivant ne correspond qu'à une collaboration destinée à approfondir la connaissance d'une thématique de plus en plus débattue du fait de son impact sur la vie des populations, indigènes tout particulièrement.
Alors que j'approfondissais l'analyse d'étude dans le cadre de ma thèse à l'UPV de San Sebastián, j'ai assisté à la lecture des rapports que les divers participants ont présentés lors de la rencontre des Premières Journées de Coopération au Développement ; l'un d'eux s'était fait en partenariat avec l'université pour laquelle je travaille, et proposait de renforcer la culture cofán dans les médias de l'amazonie équatorienne. Un des exposés, réalisé par l'Organisateur, m'a mené vers une analyse critique de cette proposition pour le développement. Je ne connais pas la structure de ce projet en détails ; l'impression causée par l'exposition de Miguel Ramos m'a toutefois conduit à écrire les lignes qui suivent.
Indépendamment de l'impact du projet évoqué ci-dessus sur la vie quotidienne des cofanes, il n'est pas impossible d'aborder le sujet ethnique dans le contexte des normes légales équatoriennes, qui, en ce qui concerne le cas des ethnies, compte, -depuis 1998-, sur un paquet de droits collectifs, et, depuis 2008, sur l'approbation du plurinationalisme. Ces deux aspects seront détaillés ci-dessous, à partir de l'exemple d'une réalité ethnique objective, à savoir, la vie et la culture des cofanes. Les droits collectifs, qui s'inscrivent dans une politique pluriculturelle d'influence canadienne, ont créé des protections externes afin de soi-disant protéger l'authenticité des cultures indigènes, tout en laissant de côté les restrictions internes, tel que le suggère de Kymlycka (1995; 2000; 2003), précisément parce qu'aucune communauté ethnique de la société équatorienne n'est disposée, dans la pratique, à accepter, -par exemple-, la prohibition d'apprendre la langue de la majorité, en guise de chemin de défense et de protection de sa propre langue. L'on entend par restrictions internes toute action permettant de préserver les formes de vie, les traditions et les coutumes du groupe ethnique. Une ethnie peut restreindre la liberté de ses membres au nom de la solidarité du groupe. L'on se doit de comprendre ces limitations qu'un groupe s'impose dans le domaine culturel ou religieux, au nom de la préservation de la continuité de son groupe comme ethnie (Kymlicka, 1996: 58).
Nombreux sont les questionnements posés au sujet de la légitimité et la pertinence des droits collectifs, parmi lesquels se trouve le droit à sa propre culture et à sa consolidation, mais dans un scénario qui n'empêche pas la réadaptation culturelle exigée par les nouvelles générations.
Le sujet du plurinationalisme, amplement accaparé par les dirigeants de la CONAIE (Confédération des Nationalités Indigènes de l'Équateur), est devenu un fait, dès septembre 2008, alors que la société équatorienne a approuvé l'entrée en vigueur de la Constitution, où cette figure apparaît afin de qualifier la condition de l'État national, en remplacement de l'État uninational traditionnel historiquement reconnu par les institutions précédentes et accepté par le corps social du pays. Sans davantage de convulsions sociales ou de mobilisations, la plurinationalité a converti -par le biais d'une pirouette anthropologique-, les ethnies en nationalités, laissant entrevoir que cette condition implique nécessairement la reconnaissance des nationalités indigènes. Les ethnies, au-delà de la valeur de leur identité et du droit qu'elles ont de la mettre en pratique et de la défendre, sont désormais devenues des entités fondatrices du nouvel État national qui aspire à la construction d'une société inter-culturelle. Pourtant, les lois soutiennent un modèle multiculturaliste, avec des droits collectifs et une citoyenneté différentiée. Certes, la valorisation morale de ces nouvelles dispositions constitutionnelles s'amorce dans l'illégimité, pas tant du fait de sa contradiction avec les principes de justice et de liberté, que pour son fondement sur des principes culturels faux et des théories dicutables, telle que celle de la reconnaissance -de Charles Taylor (2003)-, qui favorise une politique de ségrégation des minorités nationales en lieu et place d'une politique d'intégration dans une société ouverte, libre et plurielle.
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Mise à jour le Vendredi, 15 Juin 2012 10:49 |
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Écrit par Sébastien Jallade
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Vendredi, 18 Mai 2012 19:57 |
In Droit et Cultures n°62, Paris, L’Harmattan, 2011/21
Résumé :
Le Qhapaq Ñan (chemin principal andin) constitue un exemple révélateur de l'institutionnalisation de la mémoire du Pérou contemporain, caractérisée par quatre facteurs : le rôle central accordé aux scientifiques et aux organisateurs internationaux qui engendrent des patrons de développement et patrimonialisation ; la priorité concédée par l'État péruvien à une représentation symbolique du territoire, orientée vers un public chaque fois plus globalisé ; la "Marche pour la paix", une commémoration d'ordre politique réussie, qui connut une forte répercussion populaire, mais ne compta pas sur le soutien de l'élite ; finalement, les projets de tourisme durable inspirés par des idéaux de conservation et d'authenticité, qui ne réussirent toutefois pas à concrétiser leurs propositions. Exception faite de la "Marche pour la paix", ces stratégies ont échoué à impliquer les communautés locales dans le projet. Ceci met en évidence les difficultés et les conflits rencontrés par la représentation des Andes péruviens dans le contexte d'un pays pluriculturel.
Mots-clés : Andes, Chemin inca, Construction du paysage, Institutionnalisation de la mémoire, Patrimonialisation, Pérou, Qhapaq Ñan, Territoire.
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Mise à jour le Lundi, 21 Mai 2012 07:56 |
Écrit par Dra. Cecilia Bákula
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Lundi, 21 Juillet 2008 13:51 |
Dans presque tous les pays d'Amérique Latine et des Caraïbes, la disparition d'importants biens culturels de leur lieu d'origine ou des espaces où ils se trouvent -musées, temples, couvents, collections particulières ou publiques- est un secret de Polichinelle. La lutte pour récupérer les objets disparus devient de plus en plus un processus non seulement complexe et coûteux, mais qui s'affronte aussi à d'autres pays dans des conditions inégales pour attaquer ce problème car, comme il a déjà été signalé, ce sont en général les pays pauvres ou en voie de développement qui se voient attaqués par ce fléau; ceux-ci ne sont pas, dans la plupart des cas, en mesure de faire des frais dans une attaque judiciaire visant la restitution de biens matériels, alors que leurs efforts devraient s'orienter principalement vers la construction de leur futur, tout en consolidant leur propre personnalité et identité, ce qui implique, bien entedu, la préservation de leur Patrimoine Culturel.
Une analyse exhaustive des collections d'objets archéologiques, ethnologiques, coloniaux et contemporains -collections importantes, variées, et en cours de formation dans nos pays depuis de nombreuses années-, est encore à faire. Bien que le collectionisme soit une façon discrète de camoufler des actions subtiles de trafic illcite, il doit aussi être perçu comme une des formes de préservation de diverses formes d'art. Il existe beaucoup d'entrepôts d'art qui ont servi à protéger la disparition à un grand nombre de biens culturels. Aujourd'hui, tous les États sont en train de développer des campagnes pour régulariser ces ensembles, procéder au registre et à l'incorporation de l'information qu'ils apportent à la meilleure connaissance de la richesse culturelle de nos peuples.
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Mise à jour le Mardi, 15 Septembre 2009 07:53 |
Écrit par Eduardo Almeida Reyes
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Lundi, 29 Octobre 2007 14:19 |
ANTÉCÉDENTS
Les droits collectifs ou de groupe ont une motivation historique sur la scène latinoaméricaine, associée à l'existence de peuples natifs qui malgré le fait d'avoir été incorporés aux états nations, demeurent complètement éloignés de ces réalités politiques. L'indépendance des colonies espagnoles a entraîné avec elle la naissance de républiques souveraines, bien que pauvres et arriérées, ayant l'idéal de construire un futur d'espoir pour leurs sociétés, d'un point de vue exclusivement criollo (nom désigant les descendants d'Espagnols nés en Amérique, ndt).
Dans des pays comme l'Équateur, le Pérou ou la Bolivie, la composante démographique est fortement définie par l'héritage indigène, qui, bien entendu, n'a jamais participé dans la réalisation et structuration des états naissants. L'élément indigène est non seulement chargé d'une implication de diversité ethnique et culturelle au sein d'un peuple, mais aussi de richesse dans les façons de voir le monde, de l'appréhender et de le transformer en réceptacle de mythes, de dieux et de divinités. L'Équateur, à l'instar d'autres sociétés américaines, n'a pas encore construit un échafaudage idéologique et juridique permettant à tous ses habitants de se sentir inclus dans le projet de nation et d'avoir les mêmes opportunités et les mêmes droits. La preuve de cette réalité se constate dans l'ambiance politique agitée qu'ont provoquée les mouvements indigènes dans les trente dernières années, pour exiger leur reconnaissance en tant que sociétés distinctes, le droit de se gouverner eux-mêmes et d'obtenir une plus ample participation dans les décisions de l'état.
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Mise à jour le Mardi, 15 Septembre 2009 07:59 |
Écrit par Gaëtan Juillard
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Lundi, 23 Juillet 2007 17:36 |
« Un de mes premiers étonnements concernait la manière dont avaient pu être construites les grandes routes que nous voyions dans tout le royaume. Combien avait-il fallu d’hommes ? Avec quels outils, par quels procédés avaient été nivelées les montagnes et creusé le rocher pour que l’ont pu avoir des routes aussi larges et aussi pratiques ? » Cieza de Léon, Cronica del Peru, 1553-1554
En 2003, l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) a été saisie de la proposition d’inscription du Qhapac Ñan — le grand réseau routier andin — à sa liste du Patrimoine Mondial.
Réalisation exceptionnelle par son étendue et sa complexité, le Qhapac Ñan est présenté comme une construction unique, fruit du seul génie étatique du Tawantinsuyu — « l’Empire des quatre quartiers » —, communément nommé « État Inca », couvrant la plus grande partie de la Cordillère des Andes.
Le « Chemin de l’Inca », reliant Cuzco au site de Macchu Picchu (Pérou), en est le tronçon le plus célèbre : un chemin dallé, aux dimensions impressionnantes pour les conquérants espagnols débarqués à Tumbes comme pour les touristes actuels, suspendu au-dessus des eaux tumultueuses de l’Urubamba, mène à l’un des sites archéologiques les plus célèbres au monde. Des restes de ce réseau subsistent dans les six États de la zone andine (Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Argentine et Chili) et font l’objet, depuis plusieurs années, d’études de tous types.
Il convient de s’interroger sur la nature des voies de communications de ce vaste territoire : s’il est évident que les tronçons ne sont pas tous identiques au « Chemin de l’Inca » il est intéressant de définir les caractéristique des autres segments et, en l’occurrence, des Andes Septentrionales. Par la suite, nous évoquerons diverses méthodes de datations possibles. D’autres questions, plus complexes, seront seulement abordées dans cet article : origine et processus ayant donné naissance à ce réseau, ainsi que la fonction de ce dernier.
Il est important de souligner que comprendre l’évolution de cet ensemble pose de nombreux problèmes. La configuration du terrain tout d’abord, puis l’érosion qui, dans toutes les régions montagneuses, limite l’information archéologique disponible et bien sûr, les rétilisations successives des divers tronçons.
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Mise à jour le Jeudi, 24 Septembre 2009 08:31 |
Écrit par Francisco Valdez
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Vendredi, 15 Juin 2007 02:00 |
BARRANDON J.N., VALDEZ F., ESTEVEZ P., 2004, Identificación mineralógica de las fuentes del oro precolombino en la metalurgia prehispánica del Ecuador, in Tecnología del oro antiguo: Europa y América. Alicia Perea, Ignocio Montero y Oscar Vuelta eds., pp. 403-416. Anejos de AESPA XXXII. Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Instituto de Historia, Madrid.
Résumé L' origine controverséee d'une icône célèbre de l'art précolombien équatorien a entraîné une fiévreuse polémique entre les spécialistes du Nord-Ouest de l'Amérique du Sud. Le débat s'est concentré sur l'origine et l'iconographie d'un masque en or (soleil anthropomorphe). Les informations fournies par son premier vendeur situent l'objet dans le sud des Andes équatoriennes. Cependant, le style de la pièce évoque une filiation avec les cultures de la côte nord (Jama-Coaque ou La Tolita). La solution au problème a été définie par l'analyse de traces (par activation de neutrons), afin d'identifier les composantes minérales de la matière première. La comparaison des résultats de l'analyse avec celui des diverses sources d'or utilisées par las orfèvres précolombiens a permis d'identifier l'origine probable de la matière première. L'étude que voici détailles plusieurs des aspects théoriques et méthodologiques de ces problématiques.
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Mise à jour le Jeudi, 24 Septembre 2009 08:57 |
Écrit par Patricio Moncayo, Geoffroy de Saulieu
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Jeudi, 14 Juin 2007 20:44 |
Il s'agit d'une représentation se trouvant sur un tesson provenant d'un récipient originaire du Haut Bassin du fleuve Chiguaza (Province de Morona Santiago, Amazonie équatorienne), d'un style absolument atypique par rapport à ce que l'on connaît dans la région. L'objet en question fut trouvé en 1985 par Patricio Moncayo, actuel directeur du Musée Weilbauer (musée archéologique de l'Université Catholique d'Équateur, à Quito), dans le cadre d'une prospection. Il se trouvait en surface, au bord du chemin qui va de Chiguaza à Paulo VI, après San Francisco de Wawaimi et avant de traverser le fleuve Tuna, un affluent du fleuve Chiguaza (fig.1). Ce tesson n'a jamais été mentionné en raison de son caractère exceptionnel et isolé.
Son intérêt tout particulier réside en ce que les patrons décoratifs le caractérisant sont des incisions profondes ainsi que des excisions, qui mettent en relief la représentation d'une tête de félin au style curvilinéaire. Ce style rappelle la tradition des représentations de félins de la Période Initiale (2000-600 a.J.-C.), ainsi que de l'Horizon Archaïque péruvien (600-200 a. J.-C.) et des traditions antérieures: celles du Formatif équatorien (3500-500 a.J.-C.) ou du Précéramique Tardif péruvien (qui s'achève vers 2000 a.J.-C.). Mais cette représentation de tête de félin possède aussi des caractéristiques originales.
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Mise à jour le Jeudi, 24 Septembre 2009 06:03 |
Écrit par Diego González Ojeda
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Jeudi, 14 Juin 2007 02:00 |
La recherche scientifique en Équateur est très limitée et ce sous plusieurs aspects. L'archéologie n'est pas là une exception. Le manque d'études dans la discipline marque un contraste avec l'existence de sites qui rendent compte d'une histoire s'étalant sur six millénaires environ, rien que pour les sociétés agraires. Et que dire de l'étude des vestiges connus sous le nom de "art rupestre"? Apparemment, le sujet de l'art rupestre n'est pas souvent abordé dans les études archéologique reconnues comme telles. Les publications qui font référence à la thématique ne sont pas exactement l'oeuvre de spécialistes -et je m'y inclus-, alors que plus d'un chercheur a tenté une approche du sujet d'après les possibilités qu'offraient sa formation et les circonstances.
Les premirès informations sur l'art rupestre en Équateur nous viennet de chercheurs du XIXème siècle, tels que le scientifique allemand Alexander von Humboldt (1816), ou l'historien équatorien Federico González Suárez (1892); au cours des premières décennies du XXème siècle figurent également les scientifiques français René Verneau et Paul Rivet (1912), ainsi que l'archéologue allemand Max Uhle (1933). [WELLMAN, Klaus: 1979. Über Felsbilder in Ecuador. En: Almogaren, Vol. IX/X: 225-235. Graz, Austria]. Depuis l'an 2000, l'Université Technique Privée de Loja (UTPL), à travers son Centre d'Art et Design, s'est intéressée au sujet et a mis en place un partenariat dans le but de développer les recherches d'art rupestre de la province de Loja, au sud de l'Équateur, à travers la création du Projet Pétroglyphes (Recherche, gestion et mise à profit de l'art rupestre de la provinde de Loja), qui prétend la création d'une documentation scientifique des sites, leur protection, l'éducation de la communauté et la mise en valeur de ce patrimoine au profit de l'art et du design. C'est dans ce contexte que la composante de la recherche scientifique se pose comme le pilier et point de départ des autres aspects du projet. L'article que voici fera justement référence à cette composante.
La première étape du Projet Pétroglyphes s'est achevée avec la publication du livre "El arte rupestre de Loja", dans le cadre du Premier Séminaire / Atelier d'Art Rupestre, dirigé par le professeur Mario Consens, avec l'aval du CIARU (Centre de Recherche d'Art Rupestre d'Uruguay), et de l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement).
À partir des propositions surgies lors du Premier Séminaire / Atelier d'Art Rupestre (Mai 2004), le besoin d'améliorer le registre des sites de la province de Loja fut mis en évidence, dans le cadre de la création d'une documentation scientifique permettant ultérieurement son analyse.
La Deuxième Étape du Projet Pétroglyphes, dans laquelle a participé une équipe soutenue par l'Université Technique Privée de Loja (UTPL), en partenariat avec l'Institut National du Patrimoine Culturel (INPC), a débuté en octobre 2004.
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Mise à jour le Jeudi, 24 Septembre 2009 14:11 |
Écrit par François Cadudal
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Mercredi, 02 Mai 2007 17:23 |
Une Expérimentation dans la Laguna de la Ciudad
Depuis ses débuts, l’agriculteur a cherché a contrôler les ressources en eau nécessaire à ses cultures, mettant en place des systèmes d’irrigation dans les zones où la ressource en eau était faible ou irrégulière, tentant de gagner des terres cultivables dans des zones où la ressource en eau était abondante mais empêchait le développement de l’agriculture. Les billons (raised-fields en anglais, camellones en espagnol, waru-waru en quechua) s’inscrivent dans cette dernière perspective.
La notion de billons «inclut toute préparation de terrain impliquant le transfert de matériaux terreux pour élever le niveau du sol au dessus du niveau naturel dans le but d’améliorer les conditions de cultures, spécialement quand le drainage du sol est insuffisant» (Denevan, 2005). Ces structures sont présentes principalement dans la zone intertropicale (Amérique du Sud et Centrale, Asie du Sud-est, Afrique de l’Ouest). Pour la seule Amérique du Sud, ces billons se retrouvent dans de nombreux milieux (Gondard, 2005): plaines côtières inondables (Guyane, Aire La Tolita — Tumaco…), hautes Andes (Sierra Nord de l’Équateur, berges du lac Titicaca…), plaine amazonienne (Llanos de Mojos, Guato…).
L’existence de ces billons a longtemps été méconnue du monde scientifique jusqu’à la découverte des Llanos de Mojos dans l’Amazonie bolivienne (Département du Beni) dans les années 60 par George Plafker et William Denevan (Denevan, 2005). A l’exception de quelques expériences de réutilisation de ces billons sur les berges du lac Titicaca (Erickson, 2005) et dans les Llanos de Mojos (Saavedra, 2005), ces structures sont principalement étudiées d’un point de vue archéologique ou géographique.
L’expérience que nous avons menée s’inscrit dans le cadre agronomique. Il s’agissait de recueillir des données sur des cultures pratiquées dans la zone dans des conditions contrôlée afin de pouvoir relier les différentes composantes du milieu (sols, climat, etc.) avec les constatations que nous pouvions faire sur les cultures.
Notre intérêt s’est porté sur l’aire de La Tolita, au nord de la côte équatorienne, car c’est une zone bien connue d’un point de vue archéologique, ayant abrité une succession de cultures florissantes entre 1000 av. JC et 1300 ap. JC (Valdez, 2005) alors que le milieu tropical humide dans lequel elles se sont développées nous apparaît actuellement plutôt hostile : zone sujette à de fortes inondations, forêt impénétrable et présence de maladies tropicales.
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Mise à jour le Jeudi, 24 Septembre 2009 12:49 |
Écrit par Francisco Valdez, Jean Guffroy, Geoffroy de Saulieu, Julio Hurtado, Alexandra Yépez
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Mercredi, 21 Février 2007 15:15 |
Résumé
Les fouilles réalisées depuis 2002 sur le site de Santa Ana–La Florida (Équateur) ont permis la mise au jour d’un important ensemble architectural, à fonction cérémonielle et funéraire, occupé dans le courant du IIIe millénaire av. J.-C. La richesse des vestiges associés, et particulièrement celle de l’art lapidaire, témoigne d’un développement ancien des sociétés agraires sur le versant oriental des Andes, en milieu tropical humide, et remet en question les modalités d’apparition des premières grandes civilisations andines.
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Mise à jour le Lundi, 17 Mai 2010 07:57 |
Écrit par Geoffroy de Saulieu
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Vendredi, 16 Février 2007 12:22 |
L’analyse historique et archéologique des données actuellement disponibles sur l’Amazonie équatorienne et péruvienne relativise d’emblée le classement qui fait de ces régions l’exemple par excellence des « cultures tropicales simples » (Steward, 1948), ainsi que les classements sur la base de l’adaptation écologique supposée des sociétés interfluviales (comme celles de Meggers, 1971,reprise par Roosevelt, 1980); percevant ces régions comme zones non appropriées aux développements sociaux complexes. Cette double lecture du passé conduit un grand nombre de chercheurs à remettre en question le modèle d’« agriculture itinérante sur brûlis » (fréquemment cité comme le style de vie traditionnel de la Haute-Amazonie), qui serait en grande partie l’effet conjugué d’une stratégie de survie des sociétés autochtones face aux persécutions du monde occidental et à l’introduction d’outils en acier qui facilite la déforestation à grande échelle. La révision des données actuelles démontre également que l’étude de la zone se circonscrit dans une sphère régionale ample, où il convient de souligner non seulement les contacts avec la région andine dans le sens large du terme, mais aussi avec la Haute et Basse Amazonie.
Les données archéologiques actuellement disponibles sur la Haute Amazonie au nord du Marañón permettent de reconstruire un scénario précolombien en deux grandes périodes. La première période, qui va du IVème millénaire A.C au VII siècle D.C., présente une étroite relation culturelle et commerciale entre la région andine, la côte Pacifique et la Haute Amazonie. La deuxième période, qui va du VIII siècle D.C. jusqu’à l’époque hispanique, se caractériserait par la disparition du précédent système, et par une césure culturelle entre les Andes et la Haute Amazonie, ainsi qu' entre l’Amazonie fluviale et inter-fluviale. Les caractéristiques culturelles et sociales, ainsi que les raisons du décalage entre les deux grandes périodes demeurent inconnues, raison pour laquelle elles devraient se poser comme notre priorité actuelle.
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Mise à jour le Jeudi, 06 Octobre 2011 15:59 |
Écrit par Eduardo Almeida Reyes
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Mercredi, 14 Février 2007 21:36 |
Le 23 janvier 2007, Hernán Crespo Toral a reçu un hommage bien mérité, en honneur de sa fructueuse trajectoire dans les champs de l'architecture, la défense et la conservation du Patrimoine Culturel Équatorien, et ses apports à la culture du pays, de l'Amérique Latine et du monde. La maison d'édition TRAMA lui a remis un prix, sous la forme d'un diplôme et d'une sculpture qui symbolise l'action universaliste du personnage.
L'auteur de ces lignes, autre collaborateur de Hernán Crespo dans le Musée de la Banque Centrale de l'Équateur, se joint à cette reconnaissance, tout en rendant publique à travers ce moyen, une chronique de la partie la plus importante de son oeuvre culturelle.
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Mise à jour le Jeudi, 24 Septembre 2009 04:58 |
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