Depuis dimanche de la semaine dernière, l'émisssion "La Televisión" (chaîne télévisée Ecuavisa) consacre un espace d'information à l'état alarmant du site archéologique manteño situé sur le Mont Jaboncillo, entre les cantons Montecristi et Portoviejo. D'après les journalistes de l'émission, l'endroit cache une véritable ville perdue qui se laisse deviner derrière les vestiges de divers types d'infrastructure encore visibles: puits, canaux, enclos...

Déclaré Patrimoine de la Nation par l'ex-Assemblée Constituante et surveillé par une association locale, le site est néanmoins utilisé en tant que carrière par diverses entreprises d'exploitation de pierre qui contribuent à la destruction irréversible des lieux: 450 camions réalisent 1200 voyages par jour, et travaillent également la nuit.

Dans une interview réalisée à Inés Pazmiño, Directrice de l'Institut National du Patrimoine Culturel, celle-ci a déclaré que son institution avait pris toutes les mesures à sa portée pour stopper cet attentat au patrimoine, ce qu'elle a obtenu de façon temporaire. La décision de l'arrêt de ce genre d'activités revient en effet au Ministère de l'Énergie et des Mines, mais le Président Rafael Correa est intervenu et a annoncé la fermeture des carrières. Décision qui n'a pas fait l'unanimité parmi les communautés voisines du site, qui vivent en grande partie des bénéfices économiques engendrés par les entreprises d'exploitation minière. Par conséquent, le Ministère de l'Énergie et des Mines a décidé de diminuer les concessions aux entreprises opérant sur place, annonçant en outre l'élaboration d'un plan d'action pour les prochains trente jours.