Le site archéologique de Japotó (province de Manabí) est l'un des sites archéologiques les plus importants pour la connaissance de la culture manteña sur le littoral équatorien. Il est actuellement étudié par des chercheurs français, espagnols et équatoriens depuis plusieurs années, dans le cadre d'un projet CNRS-IFEA-Université Complutense de Madrid, appelé "Proyecto Manabí Central".

Les saisons de fouille des deux dernières années ont permis de découvrir une structure unique, jamais vue auparavant, réalisée en terre crue. Il s'agit d'une structure d'importance dont les limites ne sont pas totalement connues car elle se trouve totalemente enfouie sous le monticule. Sa technique de construction est singulière: un mur en terre crue tassée délimitant à l'est un sol en pente douce. Une banquette élaborée à partir de la même technique de construction se trouve  appuyée contre le mur. Aux extrêmités nord et sud, il a été possible d'observer les trous de poteaux prouvant que les structures mises au jour faisaient partie d'une construction plus importante, recouverte d'un toit fait d'une structure de bambou et de paille. Une technique qui se retrouve encore aujourd'hui parmi les constructions de la région, les protégeant ainsi des fortes pluies de l'hiver (rapport 2008 du projet Manabí Central).

Cette structure, qui documente les techniques de construction préhispaniques et leur persistance dans l'actualité, est en danger de disparaître du fait de travaux agricoles et d'irrigation. En effet, les agriculteurs de la région ont profité du nettoyage de la couche de végétation et des remblais fait par les archéologues pour étendre leurs cultures vers les secteurs vulnérables. Dû à leur faible degré de profondeur, il est à estimer que les dommages causés sur ces structures seront irréversibles si des décisions adéquates ne sont pas prises par les autorités locales et nationales. Il est en outre nécessaire de chercher des accords avec les agriculteurs de la région afin que la protection du site soit plus efficace.

Depuis quelques jours, des fissures sont apparues à la surface du monticule remblayé par les chercheurs à la fin de la saison 2008 et il est à craindre que des infiltrations déstabilisent puis détrusient ces vestiges uniques pour la connaissance du passé ancien de la province de Manabí.